La fondation Tara Océan a été créée en 2003 par Agnès Troublé dite agnès b., elle est présidée par Etienne Bourgois.
La fondation s'associe à des consortiums scientifiques, parmi lesquels figurent le CNRS, le CEA, le Laboratoire européen de biologie moléculaire (EMBL) afin de développer une science de l’Océan ouverte, pour mieux appréhender les risques climatiques, assurer la protection de la biodiversité et sensibiliser les citoyens.
Tara Polar Station : une base scientifique dérivante et innovante
Sur le modèle de la goélette de la fondation Tara Océan, cette station polaire dérivante de 26 mètres de long sur 16 de large, a été conçue pour des conditions extrêmes. Une prouesse technique et un navire battant pavillon français réalisés par les Constructions Mécaniques de Normandie (CMN) à Cherbourg. Adaptée à la fonte des glaces, sa coque ovale en aluminium pourra supporter des températures arctiques atteignant -52°C et lui permettra d’échapper aux agressions de la banquise.
Sorte d’ISS du pôle nord, la station se laissera prendre dans les glaces en hiver avant de dériver pendant plusieurs mois successifs avec la fonte en été.
La station sera alimentée par une production d’énergie « décarbonée » grâce à l’utilisation d’un carburant biosourcé issu du recyclage d’huiles de cuisson alimentaire. Des panneaux solaires et une éolienne permettront d’améliorer l’autonomie des batteries.
Véritable base scientifique, elle est équipée de 5 laboratoires : humide pour la manipulation des échantillons, secs avec instrumentation, et dédiés à l’expérimentation sur place.
Le navire, mis à l'eau début octobre 2024 à Cherbourg, va suivre une campagne de tests en conditions polaires plusieurs mois durant, au cours de l'année 2025.
Missions de la Tara Polar Station
Accélérer la recherche sur le climat en Arctique
L'objet d'étude de la station polaire est l'océan Arctique central, un océan méconnu couvert de glace de mer qui se trouve menacé par le changement climatique et les pollutions. D'autant que dans cette région, le réchauffement est plus rapide et plus fort qu'en moyenne sur le globe.
L'enjeu de la station dérivante est de se pencher scientifiquement, sur la durée, toute l’année sur l'étude de cette région, afin de comprendre l'impact du changement climatique sur la biodiversité et la capacité d'adaptation des espèces locales, dans un espace qui n'est pas suffisamment couvert par l'observation satellite.
Tara Polar Station va ainsi embarquer, sur une dizaine d'expéditions consécutives jusqu'en 2046. Son équipage sera composé de climatologues, biologistes, physiciens, glaciologues, océanographes, ingénieurs, mais aussi d'artistes, de médecins et journalistes.
Contribuer à la stratégie polaire française
Tara Polar Station doit contribuer au déploiement en Arctique de la stratégie polaire de la France « équilibrer les extrêmes » à l'horizon 2030.
Objectifs :
- mieux comprendre l’impact du changement climatique en Arctique et sur le reste de la planète
- améliorer la connaissance de la biodiversité sur Terre en explorant des régions non accessibles aujourd’hui
- analyser les conséquences de la fonte de la glace de mer et la pollution sur ces écosystèmes uniques et fragiles.
Financement
Dans le cadre du programme d'investissement France 2030, la station polaire de la fondation Tara est financée à hauteur de 13 M€ sur un budget total s'élevant à 21 M€.