Son parcours
Kate Grieve est Directrice de Recherche INSERM spécialisée en imagerie optique. Ses travaux sont à l’interface entre la physique, la médecine, la biologie et le traitement d’images.
Après un Master of Science en physique à l’Imperial College London, elle obtient un doctorat en optique biomédicale à l’École Supérieure de Physique et de Chimie Industrielles (ESPCI). Elle poursuit ses recherches avec deux post-doctorats, l’un à l’Université de Californie et l’autre à l’Université d’Oxford.
Ses travaux révolutionnent le diagnostic et le suivi des pathologies ophtalmologiques et neurodégénératives. Elle introduit l’ophtalmoscopie à optique adaptative (AOO) à l’Hôpital National d’Ophtalmologie des Quinze-Vingts, permettant de détecter pour la première fois des cellules inflammatoires chez des patients atteints de sclérose en plaques. Son équipe développe des outils non invasifs, comme la tomographie par cohérence optique en plein champ (FFOCT), offrant des images cellulaires rétiniennes détaillées et des diagnostics à coût réduit.
En 2021, elle devient directrice de recherche INSERM et dirige l’équipe « Imagerie en direct chez les patients et les cellules » à l’Institut de la Vision, où elle développe des technologies de pointe pour étudier la rétine à l’échelle microscopique.
Elle fonde SharpEye en 2020, sa première startup, suivie de Lutèce Dynamics en 2024, visant à commercialiser des innovations d’imagerie rétinienne. Elle est rédactrice associée de Biomedical Optics Express et Investigative Ophthalmology and Vision Science, et préside la conférence annuelle « i2eye ».
Ses contributions lui ont valu des distinctions telles que le prix Jean Jerphagnon et le Prix des Innovateurs de la région Île-de-France. SharpEye reçoit le prix de l'innovation français i-Lab en 2022 et la bourse Innovations en Imagerie de BPI France en 2024.
Kate Grieve milite pour la visibilité des femmes scientifiques, encourage les candidatures féminines aux prix et veille à la parité dans l’organisation des conférences scientifiques.
Interview
Quel conseil donneriez-vous aux petites filles qui n'osent pas se lancer dans des carrières scientifiques ?
De ne pas hésiter, c’est un métier passionnant où on touche à plein de sujets variés et on travaille en équipe, tous motivés pour faire avancer les connaissances.
Comment sensibiliser dès le plus jeune âge aux sciences ?
Il est important d’avoir l’opportunité de faire de la science, pas seulement de la lire à l’école.
Ainsi, les visites de musées, les randonnées dans la nature, suivre une recette en cuisine… On peut accéder assez facilement aux questionnements scientifiques à partir de notre quotidien.
Quelle est l'importance d'avoir des rôles modèles selon vous ?
Si l'on peut s'identifier à des personnes qui nous ressemblent, on peut plus facilement s'imaginer dans ce rôle. Je pense qu’une équipe avec un équilibre entre femmes et hommes crée une ambiance où chacun se sent à l’aise pour s’exprimer.
Comment décririez-vous votre carrière scientifique ?
Je suis reconnaissante des opportunités que j’ai eues de découvrir diverses cultures, dans différents pays mais aussi dans des environnements académiques et industriels. La combinaison de toutes ces expériences est très riche.
En tant que lauréate, que représente ce prix pour vous ?
Je suis très honorée de recevoir ce prix. Il représente une reconnaissance du travail de toute mon équipe dont je suis fière. Nous innovons pour apporter les bénéfices de nouvelles technologies aux cliniciens et aux patients.